LES CAISSES DE CREDIT AGRICOLE SE DETOURNENT DE LA BOURSE
Publié le 23 Septembre 2009
Cet article
est extrait de AGEFI
Les caisses de Crédit Agricole
se détournent de la Bourse
Par Alexandre Garabedian
Aquitaine et Centre Loire vont racheter leurs certificats coopératifs d'investissement. Les treize autres caisses cotées entendent pour l'heure le rester
Deux caisses régionales de Crédit Agricole,
Aquitaine et Centre Loire, ont décidé de franchir le Rubicon. Les deux banques vont racheter l’intégralité de leurs certificats coopératifs d’investissement (CCI), aujourd’hui traités en Bourse,
et donc sortir de la cote. Elles ont convoqué leurs conseils d’administration respectifs le 29 et le 30 septembre pour fixer les modalités de l’opération. Les titres ont été suspendus.
La décision est lourde de symboles. Sur les 39 caisses du groupe, 15 ont émis des CCI cotés en Bourse, parfois depuis plus de vingt ans, qui donnent lieu au versement d’un dividende. Ces
instruments sont présentés comme le deuxième niveau d’une fusée à trois étages, permettant d’associer salariés et clients aux performances de leurs caisses : à l’échelon inférieur, les
sociétaires souscrivent des parts sociales ; à l’échelon supérieur, depuis 2001, les investisseurs peuvent miser sur le groupe à travers les titres Crédit Agricole SA (CASA).
Même si les 13 autres caisses cotées indiquaient hier « ne pas avoir l’intention de procéder à des opérations similaires dans les prochaines années », l’intérêt d’un maintien en Bourse
est donc clairement posé. « Depuis la cotation de CASA, avoir des CCI cotés en Bourse ne présente plus beaucoup d’intérêt compte tenu de leur faible liquidité. Nous avons décidé de simplifier
la structure du capital, qui sera désormais détenu uniquement par les caisses locales et par Crédit Agricole SA à travers ses certificats coopératifs d’associés », souligne le dirigeant d'une caisse.
Moins de 2.000 CCI Aquitaine et 300 Centre Loire changent de main chaque jour. A 15,30 euros et 27,60 euros respectivement, ils traitent bien en-deçà de leurs niveaux de 2001, malgré un beau
rebond cette année.
Au dernier prix du marché, l’ensemble des CCI en circulation représente 78 millions d’euros pour la caisse de Centre Loire, et 146 millions d’euros pour sa
consœur bordelaise.
Les deux établissements ont les moyens de détruire une part non-négligeable de leur capital. La caisse d’Aquitaine, deuxième du groupe derrière Paris, affichait à fin 2008 un ratio de solvabilité
européen de 12,5 % pour 2,2 milliards d’euros de fonds propres. Ces deux indicateurs atteignent 10,5 % et 1,2 milliard chez Centre Loire. « Chaque caisse est un cas particulier »,
rappelle la même source.